MIREMONT
EGLISE ST BONNET
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Miremont est un village fleuri et particulièrement animé en été. Ses habitants s’appellent les miremounaires ; ils sont 300 à peupler le bourg et quelques villages (altitude : entre 500 et 727 m). Le bourg est au confluent du Sioulet et du Chevalet ; la Chancelade coule au pied du château de la Rochette. Notons que la Sioule traverse également le territoire communal. Ces rivières attirent de nombreux touristes et pêcheurs, tout au long de leur parcours.
C’est grâce à des bénévoles que le village de Miremont revêt un aspect particulier ; en effet, en se promenant on rencontre des personnages d’une autre époque quant aux vêtements, aux coiffures, aux événements, aux occupations. Belle rétrospective de la vie passée…
⇒ En savoir plus sur ces personnages du siècle dernier.
Non loin du bourg se dresse également le château de la Rochette ; le plus célèbre seigneur de Miremont fut Pierre de la Rochette (mort à la bataille de Poitiers en 1356). Pour lui rendre hommage, le châtelain de Miremont a donné son nom à la grande salle de réception : salon Pierre de la Rochette. L’édifice est situé sur un promontoire, d’où il fait face à l’église St Bonnet. Il est de style néo-Renaissance, restructuré au XIX° siècle avec une « inspiration Viollet-le-Duc ». Il appartient à un particulier depuis 1986. De nombreuses restaurations ont été effectuées (cour d’enceinte, tour de garde du XV° siècle). Les jardins ont été redessinés et replantés en 2009 par un architecte paysagiste de l’école de Versailles, ils sont accessibles au public gracieusement. Dans ce château sont organisés : réceptions, mariages, séminaires, événements divers.
L’église a été construite sur une butte, dominant le confluent du Sioulet et du Chevalet. C’est sa position sur un petit mont qui a donné le nom de la commune : MIREMONT.
L’édifice a été inscrit au titre des monuments historiques le 3 décembre 1962.
L’église fut consacrée en 1149 ; mais dès 1147, à l’occasion de son départ en croisade, Guillaume de Beaufort, seigneur de Beaufort et du château de Miremont, avait fait don au chapitre de la cathédrale de Clermont, du droit qu’il avait sur la sacristie de cette église. Avant la Révolution, la nomination du curé appartenait encore au chapitre de la cathédrale de Clermont.
⇒ En savoir plus sur l’historique de cette église.
L’architecture se présente comme un ensemble homogène, l’édifice ayant pourtant été bâti en plusieurs étapes. Il côtoie un cimetière agencé « en escargot », dont la forme se marie parfaitement à la forme de la colline.
L’église comporte une nef de quatre travées flanquée de bas-côtés, un transept dont le carré s’ouvre sur une abside et chacun des croisillons sur une absidiole. L’abside est voûtée en cul-de-four. Un clocher carré surmonte le carré du transept. Son étage est percé de fenêtres à deux formes surmontées d’un quadrilobe. Chaque face de ce clocher se termine en pignon.
Quelques curiosités : La nef principale et le chœur sont en léger décalage. Il se dit que cette situation est due au fait que le Christ penche la tête à gauche sur la croix.
Dans le chœur se trouvent deux statues : celle de St Bonnet (patron de l’église) et celle de St Roch.
L’église de Miremont fut un haut lieu de pèlerinage car elle conservait des reliques de saint Roch, Bonnet et Barbe. Les seigneurs de Miremont avaient droit de sépulture dans l’église. Ainsi la pierre tombale de la chapelle de l’Arboulerie était à l’origine placée dans la nef. Un chemin de croix en terre cuite de Laschamps, original et contemporain, orne les murs de l’église.
Bonet ou Bonnet, auvergnat de naissance, naquit vers 623 dans une famille d’anciens sénateurs romains. Il fit des études remarquables pour l’époque : grammaire, droit et sans doute rhétorique. Il se préparait ainsi à une carrière à la cour du roi. Il servit comme échanson de Sigisbert III et de Thierry III. Il devint préfet de Marseille (vers 677). Il géra cette ville avec beaucoup de douceur, s’opposant au commerce des esclaves. Il pratiquait un ascétisme sévère.
Son frère Saint Avit était alors évêque de Clermont. Se sentant près de sa fin, il demanda son frère comme successeur et obtint l’accord du roi pour cette nomination épiscopale. Avit mourut rapidement et Bonnet devint évêque de Clermont vers la fin de 690. Il continua de vivre pauvrement, jeûnant plusieurs jours par semaine ; mais la faveur de sa nomination par son frère lui causa des scrupules : il démissionne et se retire à l’abbaye de Manglieu (près de Vic le Comte, Puy-de-Dôme). Il entreprend le pèlerinage de Rome ; il passe par Lyon où il apaise un conflit entre l’évêque et le duc des Burgondes. Il poursuit son chemin jusqu’à Rome et la légende rapporte qu’en chemin il racheta de nombreux captifs pour les libérer. A son retour il s’installe à Lyon. Il y meurt vers 706.
Nous connaissons son histoire par un récit composé par un moine de Manglieu vers 715.
Tous les vitraux sont colorés et à formes géométriques. Seul le vitrail derrière l’autel nous montre un personnage : St BONNET, qui est donc représenté par un vitrail et une statue.
Devant le vitrail coloré ci-dessus, on remarque une statue de St Antoine de Padoue, tenant l’Enfant Jésus dans ses bras. Les deux autres vitraux sont des grisailles ; en cliquant dessus pour les agrandir, puis en zoomant, on voit nettement des dessins en gris clair sur fond gris légèrement plus foncé.
Derrière le chevet de cette église, à quelques mètres, on peut voir les ruines d’un ancien château féodal, tourelles et murs très dégradés et écroulés (photo ci-contre).Ce sont les vestiges du château de Jacques d’Albon, seigneur de Miremont. Maréchal de France, chevalier de l’ordre de st Michel, Jacques d’Albon de Saint André est un intime d’Henri II. Ce favori, fin stratège politique, parvient à être également un proche de François II puis de Charles IX. IL possède aussi le château de Tournoel.
Les ruines ont été inscrites aux monuments historiques en 1927.
Le village de Miremont possède également deux chapelles:
1- la chapelle du bourg, accolée à une grange, utilisée surtout à la mauvaise saison pour éviter aux paroissiens de devoir gravir la butte.
Cette chapelle est aménagée pour les célébrations : bancs, autel… un petit clocheton et sa cloche appellent les fidèles à la prière.
2- la chapelle de l’Arboulerie. En sortant du village sur la route vers la Goutelle, après une vallée encaissée, nous arrivons sur un plateau, au village de l’Arboulerie. A l’entrée Nord de celui-ci se trouve une petite chapelle castrale de forme carrée, avec sa clochette sur le toit. Sur la façade à droite et à gauche de la porte : une tête couronnée et des inscriptions dont l’origine est une pierre tombale (photos ci-dessous) .
L’Arboulerie était un domaine seigneurial avec château jusqu’à la Révolution, propriété du vicomte de Neuville. Après la vente du domaine et la démolition du château, une nouvelle chapelle a été construite en 1845 selon la bonne volonté des paroissiens locaux qui étaient attachés à garder un lieu de prière de proximité.
Les visiteurs peuvent remarquer la récupération de pierres tombales aux noms des familles De Neuville et De Feydict, dont les armes figurent au niveau d’une couronne de pierre, vestiges d’une tombe qui était dans la chapelle.